(Annonce Calenda 1014258)
Dans les disputes contemporaines autour des mots qui fâchent, la querelle de l’universalisme occupe une place décisive. En effet, chacun revendique, à travers tribunes et officines, séminaires et colloques, le bon usage du terme, et renvoie l’adversaire à ses présupposés. Faudrait-il, parce qu’il a été dévoyé, renoncer à l’universalisme ? Ou, au moins, le relativiser, c’est-à-dire à refuser de prendre en compte ce qui transcende nos singularités ? Car, il faut le reconnaître, les promesses non tenues de l’universalisme sont à l’origine de la crise que celui-ci traverse. Et le dossier de l’accusation est lourd : le recours incantatoire aux valeurs universelles s’est accommodé de la persistance des discriminations, qu’elles soient entre pays riches et pays pauvres ou, à l’intérieur de ces pays, entre populations favorisées et populations marginalisées.